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Comme vu précédemment, la mycorhization, en apportant à la plante des éléments nutritifs, favorise la croissance des plantes. Pour tenter de le mettre en évidence expérimentalement dans le cadre de notre projet, nous avons réalisé une expérience de culture.

 

Protocole expérimental

 

Matériel

  • 5 pots neufs de volume 4 L

  • 20 L de terreau universel

  • 5 pots de 150g de préparation Mycor (fibres de coco, mélange de champignons endomycorhiziens à arbuscule)

  • 20 laitues blondes de la variété Justine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pot de 150g de préparation de Mycor

Déroulé de l'expérience

 

  • 4 salades sans Mycor (TEMOIN)

  • 4 salades et 75g de Mycor (1/2 DOSE)

  • 4 salades et 150g de Mycor (1 DOSE)

  • 4 salades et 225g de Mycor (1 DOSE et 1/2)

  • 4 salades et 300g de Mycor (2 DOSES)

                                                  

 

    Les pots sont placés les uns à côté des autres, dans une pièce intérieure non chauffée, la pousse des salades étant très difficile dans des pièces chauffées, notamment au dessus de 18°C.  L'ouverture de la pièce est orientée sud-est pour la lumière. Tous les plants bénéficient des mêmes conditions de température et de luminosité.

     Les pots sont arrosés régulièrement avec des quantités égales d'eau mesurées avec un doseur gradué. Des photographies et des mesures sont effectuées régulièrement pour assurer le suivi de l'expérience.

 

Résultats expérimentaux

NB: Les valeurs de taille données sont celles mesurées entre le sol et le haut de la plus haute tige de chaque plant.

Code des pots

 

  • E0 : pot témoin sans mycorhizes

  • E0,5 : pot avec demi-dose de mycorhizes

  • E1 : pot avec une dose de mycorhizes

  • E1,5 : pot avec une dose et demie de mycorhizes

  • E2 : pot avec 2 doses de mycorhizes

 

Date de plantation : 25/03/2018 :

Dans tous les pots, la taille moyenne des feuilles est de 6 cm

 

Observation du 17/04/2018 :

                                                                                                                         E0 (25/03)  

E0 : l’échantillon contient 1 salade morte.                                                 

La taille maximale des feuilles est de 14 cm, pour une moyenne de 10 cm.

 

E0,5 : l’échantillon contient 1 salade morte.

La taille maximale des feuilles est de 12 cm, pour une moyenne de 10 cm.

 

E1 : l’échantillon contient 1 salade morte.

La taille maximale des feuilles est de 16 cm, pour une moyenne de 11,5 cm.

 

E1,5 : l’échantillon contient 1 salade morte.

La taille maximale des feuilles est de 11 cm, pour une moyenne de 10 cm.

 

E2 : l’échantillon contient 3 salades mortes.

La taille maximale des feuilles de la seule salade vivante est de 5 cm.

Observation du 07/05/2018 :

E0 : toutes les salades sont vivantes.

La taille maximale est de 14 cm, mais les feuilles sont très étroites (une quinzaine de cm carrés au maximum).

E0,5 ; E1 ; E1,5 : seules une ou deux salades par échantillon sont encore vivantes, les résultats des mesures ne pourront être analysés. Dans ces cas, la taille maximale atteinte fluctue entre 11cm et 12cm.

E2 : l'échantillon ne contient plus aucune salade vivante.

   

 

 

 

 

 

             E0 (07/05)                         E0,5 (07/05)                             E1 (07/05)

 

 

                  

 

 

 

 

 

 

 

                                  E1,5 (07/05)                            E2 (07/05)

 

 

     Les résultats obtenus au cours de cette expérience ne permettent pas de tirer beaucoup de conclusions. La majorité des plants mis en culture sont morts ou ont connu une croissance anormalement réduite. L'explication réside sûrement dans les conditions climatiques subies par les plants la première semaine suivant leur mise en culture. Des températures extérieures froides (moins de 0°C) ont affecté la température de la pièce de culture, non chauffée. Le démarrage de la croissance a été mauvais, ce qui a affecté toute l'expérimentation.

    La seule observation majeure qui ressort est le dépérissement rapide, immédiat et global de l'échantillon E2. Il se peut que la concentration trop importante en champignons mycorhiziens ait nui à l'échantillon, en parasitant les racines. Toutefois, le taux de mortalité élevé des autres pots ne permet pas d'être sûr de la cause de ces décès.  

Expérience annexe

    Une autre expérience avait été mise en œuvre, dans l'objectif de vérifier l'impact de la mycorhization sur des échantillons plus grands. Seuls deux pots étaient utilisés, chacun contenant 10L de terreau. Le premier, noté T, est un témoin. Au second, noté M, a été ajoutée 1 dose, soit 150g, de Mycor. 8 salades ont été plantées dans chacun des bacs.

   Les conditions et paramètres expérimentaux sont par ailleurs les mêmes que pour l'expérience complète. 

Suivi plantations dans 2 pots :

 

Date de plantation : 09/03/2018

 

09/03/2018                                                      T (09/03)                                M (09/03)

T: Taille moyenne de 4 cm

M: Taille moyenne de 4 cm

                                                                             

25/03/2018

T: taille moyenne de 10 cm                                                                        

M: taille moyenne de 10,5 cm

 

17/04/2018

T: taille moyenne de 17,5 cm

M: taille moyenne de 18 cm

07/05/2018

T: 1 morte _ relevés: 33 cm ; 30 cm ; 31 cm ; 32 cm ; 31 cm ; 32 cm ; 34 cm

taille moyenne de 32 cm + ou - 1,3 cm

M: 1 morte _ relevés: 39 cm ; 36 cm ; 31 cm ; 34 cm ; 32 cm ; 40 cm ; 32 cm

taille moyenne de 35 cm + ou - 3,3 cm                                                                                                                                          

   

 

 

 

 

                                 

                              T (07/05)                                                         M (07/05)

 

Ces résultats sont plus exploitables que ceux de la première expérience. On remarque que la taille moyenne des salades poussant dans le pot avec Mycor est supérieure à celle des témoins. On pourrait penser que le pouvoir bénéfique des mycorhizes sur la croissance végétale est mis en évidence. Toutefois, en considérant l'écart-type de chaque série statistique, on a en fait au 27 avril 2018 :

   - T : 30,7 cm à 33,3 cm

   - M: 31,7 cm à 38,3 cm

 

     Les deux séries se recoupent, ce qui laisse penser que les résultats ne sont pas assez significatifs pour confirmer l'hypothèse. La variabilité au sein d'un échantillon, d'ordre génétique notamment, n'est pas à exclure et pourrait être à l'origine des variations observées.

Analyse critique des expériences

     Les résultats obtenus à partir de ces expériences n'ont pas permis de confirmer l'hypothèse faite, à savoir que la mycorhization favorise la croissance végétale. Il est possible de l'expliquer par la perfectibilité du protocole mis en œuvre, due au manque de temps, de moyens et d'équipements. Ainsi, cette expérience aurait pu être améliorée comme suit :

  • Pour que les conditions soient celles de conditions expérimentales rigoureuses, il faudrait être en laboratoire, dans des conditions de température contrôlée, en respectant des règles d’hygiène telles que la désinfection des pots.

  • Le nombre d’échantillons de plantes devrait être augmenté pour être représentatif.

  • L’expérience devrait être menée sur une plus longue durée, avec des plantes ayant un système racinaire et végétatif plus développé que des salades : cela devrait favoriser les conditions de mise en place de la symbiose.

  • Les mycorhizes étant particulièrement efficaces en terres pauvres, choisir une terre déminéralisée aurait pu être plus avantageux que du terreau.

  • Dans de telles conditions, l'observation au microscope des racines aurait pu permettre de vérifier la mise en place de la symbiose. A noter toutefois qu'elle serait ardue, les endomycorhizes étant particulièrement complexes à observer car intracellulaires.

  Ces améliorations ont permis à des biologistes diplômés de montrer expérimentalement l'impact bénéfique de la mycorhization sur la croissance, au cours d'expériences au long cours, comme décrit notamment par le chercheur de l'INRA Jean Garbaye dans La symbiose mycorhizienne, pages 207 à 211.

     Enfin, nous regrettons beaucoup de n'avoir pas pu mener une autre expérience, par manque de temps et surtout de moyen. Nous aurions aimé confirmer ou infirmer le fait que les mycorhizes peuvent contribuer à la dépollution des sols. Il nous aurait fallu des moyens assez poussés : spectrophotomètre de masse, technique de filtrage pour récupérer certains contaminants, dosage....

        

    Les pots sont chacun rempli de 4 litres de terreau universel. Les deux acteurs de la symbiose, à savoir les salades et la préparation à base de champignons mycorhiziens, sont ajoutés selon les proportions suivantes :

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