LES MYCORHIZES
Les autres types de mycorhizes
Comme nous l'avons vu, il existe deux grands types de mycorhizes largement présentes sur Terre. D'autres types de mycorhizes sont beaucoup plus rares, moins communes. Nous allons les évoquer dans cette partie.
Ectendomycorhizes
Les ectendomycorhizes possèdent à la fois des structures typiques des ectomycorhizes et d’autres intracellulaires retrouvées chez les endomycorhizes. En effet, elles présentent aussi un « réseau de Hartig » ainsi qu’un manteau fongique enroulant la racine mais plus lâche et moins développé que chez les ectomycorhizes. De plus, des structures intracellulaires caractéristiques des endomycorhizes, peuvent être aussi observées : les pelotons. Les champignons responsables de ce type de symbiose sont tous des Ascomycètes principalement du genre Wilcoxina. Ce type de mycorhize n’est retrouvé que dans un nombre restreint de familles de plantes comme les Pinus, les Picea et les Larix.
Mycorhizes arbutoïdes
· Les mycorhizes arbutoïdes ne se rencontrent que chez les plantes Ericales et concernent uniquement les forêts. Les champignons responsables de ce type de mycorhize sont des Basidiomycota (Basidiomycètes) qui sont souvent aussi impliqués dans la formation d’ectomycorhizes. Les structures formées au cours des mycorhizes arbutoïdes sont donc proches de celles des ectendomycorhizes car un réseau de Hartig est retrouvé, bien qu’il se limite aux cellules proches de l’épiderme. De plus, les hyphes pénètrent les cellules des racines de la plante hôte, formant des rouleaux au sein des ces dernières.
Mycorhizes monotropoïdes
· Dans le cas des mycorhizes monotropoïdes, les hyphes forment un réseau de Hartig. Certains hyphes de ce réseau croissent vers les cellules corticales entrainant une invagination de la paroi de ces cellules végétales qui épousent alors l’hyphe. Des proéminences dans les cellules corticales les plus externes se forment donc, permettant les transferts de nutriments. Ce type de symbiose n’est formé que par un nombre limité de Basidiomycota et d’Ericaceae : les Monotropacea.
Mycorhizes éricoïdes
Les mycorhizes éricoïdes se retrouvent chez quelque 3500 espèces de plantes de la famille des Ericacées. Celles-ci sont le plus souvent des arbustes ou des arbrisseaux habitant des milieux pauvres, comme les toundras et les landes. Les champignons impliqués sont majoritairement des Ascomycètes. Dans ce type de mycorhizes, le champignon forme en premier lieu un réseau lâche entourant la racine. Puis, certaines portions de filaments pénètrent dans les cellules épidermiques, qu'elles colonisent presque entièrement sous forme de pelotons. Ce type de symbiose est particulièrement efficace pour le captage de l'azote en faible concentration.
Mycorhizes orchidoïdes
Enfin, un cas particulièrement fondamental de symbiose mycorhizienne est à l'œuvre chez les plantes de la famille des Orchidacées : un groupe particulier de Basidiomycètes, les Rhizoctonia, s'associent avec les orchidées pour former des mycorhizes orchidoïdes.
Celles-ci se mettent en place dès la formation d'une graine après la fécondation. Chez les Orchidacées, l'albumen, qui forme la réserve nutritive utilisable par l'embryon, est considérablement réduit. Sans réserves suffisantes, la germination est impossible. L'association intime avec un champignon permet de pallier cette difficulté. Elle est de nature endomycorhizienne, des pelotons fongiques pénétrant dans les cellules. Le mycète capte du carbone organique sur un substrat nutritif et le transmet au protocorme, c'est-à-dire l'embryon. Seuls des substrats artificiels extrêmement riches en sucres permettent aux orchidées de s'affranchir des champignons pour leur germination : cette technique est utilisée in vitro pour la production d'orchidées. La relation mutualiste est vertueuse dans un faible nombre de cas seulement. Il arrive régulièrement que l'un ou l'autre des partenaires prenne le pas sur l'autre et le parasite, entrainant la mort soit du mycobionte, soit du photobionte. A l'âge adulte, les orchidées peuvent rester liées à leur champignon ou s'en séparer. Toutefois, certaines, dites mycohétérotrophes, ne pratiquent pas la photosynthèse. Elles sont dépendantes d'une association avec un Fungi dégradant la matière organique, ou d'une association tripartite avec un arbre photosynthétique et un champignon.
Illustration des ectendomycorhizes, mycorhizes Ericoïdes et Orchioïdes
Ce qu'il faut retenir
Il existe une grande diversité de types de mycorhizes. Les ectomycorhizes et les endomycorhizes sont prépondérants, mais les cinq autres types de mycorhizes ne doivent pas être négligés. Ces différents types d'associations témoignent d'une grande diversité et ont pu être obtenus par mutation au cours de l'évolution.