LES MYCORHIZES
L'exemple de la trufficulture
La truffe, du nom latin « tuber », est un champignon Ascomycète très recherché, notamment la « Tuber melanosporum » (truffe noire du Périgord), dont la réputation n'est plus à faire.
Sans mycorhization, la formation de la truffe serait impossible. Des champignons mycorhiziens s'échappent des filaments qui donnent le carpophore (seule partie de la truffe qui est cueillie).
Ce sont des ectomycorhizes qui sont réalisées par ces champignons hypogés (souterrains). Les échanges se font au niveau du mycélium, partie végétative du champignon. Ce mycélium est constitué d'un ensemble de microfilaments nommés « hyphes » qui se lient aux radicelles du végétal hôte.
La truffe peut s'associer à un nombre limité de végétaux, principalement des arbres, le chêne truffier étant l'exemple le plus connu. Cette symbiose se fait généralement au niveau de terrains calcaires et la présence de dolomites est souvent favorable à la production des truffes.
Intéressons-nous maintenant un petit peu à la culture de la truffe, la trufficulture.
Pour profiter de manière maximale des mycorhizes, les trufficulteurs ont recours à des plants inoculés artificiellement, c'est à dire que la mycorhize est déjà en place sur les arbres qu'ils vont planter: c'est ce qu'on appelle des plants truffiers. Il faut planter les arbres de manière peu dense pour que les mycorhizes puissent recueillir un maximum d'éléments nécessaires à l'arbre hôte. Il faut attendre environ une dizaine d'années après la plantation pour que la récolte soit intéressante.
Le signe principal qui annonce une forte probabilité de présence de truffes est ce qu'on appelle le «brûlé ». C'est une zone autour de l'arbre marquée par la faible présence d'herbe témoignant d'un assèchement dû à l'activité du champignon qui pompe l'eau.
Photographie de « brûlés» autour de deux chênes
truffiers dans le Périgord
Observation personnelle, réalisée au microscope optique, de la racine d'un plant de chêne truffier du Périgord (mycorhize peu visible)
Observation et photo issues de l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA)
Carpophore de la truffe du Périgord (Tuber melanosporum)
Ce qu'il faut retenir
Sans mycorhization, la formation de la truffe serait impossible. La truffe est caractéristique des ectomycorhizes. Ainsi, des champignons mycorhiziens s'échappent des filaments qui donneront le carpophore en surface. C'est la seule partie de la truffe que nous dégustons.